L’artiste est double. Il est d’abord l’humble et patient suiveur inspiré des grands maîtres de la Renaissance. Celui dont la création est enfantée dans la pure traditions des savoir-faire. Broyage des pigments, cuisson des vernis et préparation de la toile participent ainsi de ces natures mortes. Paisibles et intimistes, ces images disent le geste contenu, poursuivent le récit d’un art vieux de quelques siècles.

Mais, chez l’autre Grare, celui des plans d’eau et de la nature, la main de l’artiste autonome et audacieux bouscule les protocoles et s’invente avec gourmandise un vocable des couleurs et des techniques tout à fait inédit. Gouache, aquarelle, huile se rencontrent sur le carton, le papier ou la toile et semblent s’entendre sur le terrain vibrant des jeux d’eau illusoires.

Alexandra Bourré,
Les traditions réinventées de Didier Grare,
in Pratique des Arts, août 2007.